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APIS HORTUS 

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Dans son exposition APIS HORTUS, l'artiste tisse du lien entre ses observations des fleurs, son vécu, des lectures liées au monde des abeilles et à la pratique de l'apiculture. Prêter attention à la plante nous conduit à nous laisser attirer par sa beauté et les échanges qui s'instaurent avec les abeilles. Nécessaire à la bonne santé de la planète, elle est ici symbole vivant de la vie sur terre et du développement des relations entre les êtres vivants. L'artiste compose son jardin des abeilles et nous invite à découvrir ses présences fantomatiques dont nous devons continuer de prendre soin.

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UNE PREMIERE AQUARELLE D'UN BLEU INTENSE sollicite notre attention, une abeille buttine une fleur mellifère. Puis, nous découvrons progressivement d'autre fleurs dessinées et travaillées de manière fluide où se révèle l'intérieur de ces plantes charnelles, leurs organes, le pistil et l'ovule. Ces oeuvres, teintées d'un certain érotisme évoquent la fécondations, cette rencontre nourricière, interaction entre le végétal et l'animal, dont nous dépendons. Entre ouverture et fermeture, le végétal est révélé à différents moments. Une certaine étrangeté en émane.

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UNE CAGE DE SOMMIERS , éléments récurrants dans les installations de l'artiste, symbole de l'humain, invite à regarder à l'intérieur : elle renferme UNE TRES ANCIENNE RUCHE en paille, collectée dans le village de son enfance d'où sortent des bribes de musique classique remaniées avec écho au vol des abeilles. UNE ENVOLEE DE BANDES DE PAPIER où sont tamponnées des abeilles bleues suggère un essaim affairé autour de la ruche et prisonnier de la cage métallique. Les objets et les élements naturel qui composent cette installation se rattachent à l'enfance de l'artiste, au travail à la campagne et nous impliquent en tant que spectateurs à la condition de ces apis qui participent au bon équilibre des milieux naturels.

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SUSPENDUS au ras du sol par des cordelettes blanches, DES DESSINS D'AQUARELLE D'ABEILLES, d'une ligne plus incisive, d'un bleu intense sombre, restent très proches des fleurs du jardin. Elles semblent être en train de périr après avori butiné des végétaux nourris aux pesticides ou victimes de la monoculture....

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Nous sommes invités à prêter attention à notre relation à la nature et aux pratiques agricoles. Sa série d'AQUARELLES ENCREES ET MIELLEES nous fait voir une multitude de fleurs méllifères qui nous invitent à les reconnaître, à se souvenir de cueilletes dans le jardin et dans les champs. Leur bleu nuit, couleur de la mélancolie, convoque la fanaison, la disparition des végétaux. Le miel libère une odeurs incrustée dans le papier et dans les cadres qui les met en valeur.

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DANS LA NICHE, comme échouée sur une botte de foin, UNE SCULPTURE D'ABEILLE EN PAPIER DE CHANVRE froissé, compressé, d'un bleu nuit semble être en train de s'éteindre. L'abeille nécessaire au bon fonctionnement de notre écosystème appelle au secours et nécessite qu'on la recueille et qu'on prenne soin d'elle.

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Au fond de la galerie, LES ABEILLES SONT EN TRAIN DE DISPARAITRE. Agrippé à un sommier, son collage de documents sur des pesticides dans une variation de teintes bleues et terreuses, sur lesquels viennet se poser DES AILES D'ERABLE, manifeste le déclin des abeilles. L'homme est ainsi présent dans cette oeuvre d'une grande force par les écrits qu'elle dévoile. Un tas d'ailes d'Erable attirent également notre attention et nous incite à nous poser des questions quant à la fragilité de la vie des ces insectes polinisateurs.

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Au fond, une grande aquarelle montrant un IRIS d'un bleu intense qui semble nous attier comme l'abeille qui vient butiner, le long du tunnel pour se nourrir du nectar...

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Sylvie De Biasi nous engage à réfléchir au rôle de l'homme sur la planète, à ses pratiques aux champs. Elle rappelle que la santé de nos terres dépende de notre relation aux plantes et aux abeilles. Dans cette atmosphère d'une variation de bleu nuit, les oeuvres font écho aux interactions entre les espèces et aux liens qui unissent les humains aux non humains. Certaines oeuvres rappellent la vie animale et végétale, d'autres renvoient à la mort. La platicienne nous met en garde contre l'utilisation trop massive des produits pesticides et à de la monoculture intensive qui, au fil des ans, conduit à l'extinction des abeilles, au déséquilibre du cycle du vivant et apprauvrit notre terre.

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LE MURMURE MUSICAL DES ABEILLES qui s'élève d'une ruche accompagne deux danseuses à performer pour nous offrir une virevoltante danse des abailles.

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UN PARCOURS VISUEL ET SONORE, à la fois engagé et poétique, nous invite à prendre conscience du déclin des abeilles et de l'attention que nous devons porter à la nature, source de vie et de biodiversité

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PAULINE LISOWSKI 

Critique d'art

Curatrice

http://paulinelisowski.wixsite.com/critiquedart-curator

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