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Sylvie De Biasi interroge le processus de surgissement des souvenirs. Depuis le début de ses recherches plastiques, elle a tiré des lignes entre les histoires personnelles et collectives. Pour l'artiste, l'être se construit au fil des pages de son existence. Il suit un chemin qui lui est propre.
Dans ses œuvres, elle tisse des liens, de l’origine de la vie à la construction de la famille, jusqu’à la vieillesse. Par le biais de la mémoire involontaire, l'histoire de chacun survient avec la nécessité de la partager. Du récit individuel s’ouvrent des notions universelles qui fondent notre humanité.
Le sommier apparaît de façon récurrente dans ses installations, ajoute une verticalité et déstabilise le spectateur. Il représente l'être humain, symbolise la construction de soi, son enracinement, dans son lieu de vie jusqu’à sa croissance et son envolée. De même, son travail des matériaux, lourds et encombrants, l’amène à une certaine mise en danger. Le papier, lui, symbolise les strates de la vie. Dans certaines installations, inscrites à même le sommier, la peinture y fait même corps. Ses œuvres mettent alors en tension la force et la fragilité de la vie.
Elle construit ses projets en fonction de ce que lui inspire sa découverte d'un lieu. En s'appuyant sur l'architecture, elle crée des espaces, des passages. Les matériaux et les objets sont pour elle, porteurs de sens. Personnels, recueillis, offerts ou collectés, ils gardent en eux le souvenir de liens tissés. Ils incarnent la personne qui a transmis son attachement.
Avec le son, la vidéo, une odeur parfois, elle compose des ambiances qui mettent les sens du spectateur en éveil. En traversant ses installations, le visiteur éprouve alors des impressions et sensations qui font remonter à la surface des souvenirs, des événements marquants de la vie.
Ainsi, au fil de ses œuvres, Sylvie De Biasi continue de nous faire prendre conscience de l'instant présent, passé et futur et des liens qui fondent notre existence.
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Pauline Lisowski
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Critique d'Art,
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Curatrice
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